A la découverte de la maison relationnelle : une étude de Maisons d'en France

Une étude réalisée par Guillaume Erner, maître de conférences à l'IEP de Paris, pour le compte de Maisons d'en France.

Mars 2005 - 41 pages



Introduction

Il y a trois types de maison : la maison inaccessible, -celle des stars et des nababs que l'on contemple dans les magazines-, puis celle dont on rêve, et enfin celle que l'on habite.

Cette étude vise à présenter la maison idéale des français, tel que ceux-ci la rêvent en ce début de XXIe siècle.

Cette maison idéale est d'abord une maison réaliste. Il ne s'agit pas de présenter une maison hors d'atteinte : celle-ci serait facile à décrire puisqu'il suffit d'additionner des superlatifs pour en dresser le portrait. Ensuite, c'est également une maison d'aujourd'hui ; elle n'est pas construite à partir des différentes hypothèses que l'on peut forger sur ce que pourra être le logement dans cinquante ans ou un siècle. C'est enfin une maison réelle puisqu'un grand nombre de maisons conçues autour des principes exposés ici sont en train de sortir de terre en ce moment. Notre réflexion se borne à rassembler un grand nombre de tendances observées auprès des français qui font construire leurmaison.

Un mot sur la méthodologie. Cette étude a été réalisée à la demande de Maisons d'en France, troisième constructeur de maisons individuelles. Elle repose sur deux méthodes :

• L'examen de 3000 maisons construites par Maisons d'en France en 2003-2004 ;
• D'enquêtes réalisées auprès des clients et des équipes commerciales de Maisons d'en France.

Cette étude procède donc d'un parti pris. Elle repose sur l'analyse des maisons réelles d'un constructeur et non celles que les gens considèrent comme un rêve inabordable, la maison hors d'atteinte, dont ils donnent une description qui les engage peu. Ici, ils ont du en quelque sorte payer pour voir leur rêves se réaliser ; ces maisons sont celles qu'ils ont fait construire. Ces 3000 maisons sont enfin représentatives de la France dans sa diversité puisque Maisons d'en France est présent de manière pratiquement uniforme sur l'ensemble du territoire.

S'il fallait un seul qualificatif pour décrire la maison idéale des français telle qu'elle se dessine dans les pages qui suivent, ce mot serait celui de « relationnel ».

Relationnel, tout d'abord, parce que la maison est destinée à favoriser les relations parmi les membres de la famille dont elle est le totem. Ces relations doivent être à la fois autorisées et régulées par l'espace ; autoriser les rencontres ou les échanges désirés, proscrire en revanche les nuisances, la liberté de l'un qui devient l'enfer de l'autre. Cela est particulièrement important à l'heure de la famille recomposée, à une époque où les occupations de l'un ne sont plus celles de l'autre.

La maison d'hier se résumait à quelques lieux de réunion : l'âtre, la table de la salle à manger, le poste de TSF d'abord, puis de télévision ensuite. Aujourd'hui, rares sont les activités qui émarrent pour tous les membres de la famille au même moment ; la vie familiale est aussi faite des multitudes d'objets
concurrents que chaque membre de la famille manipule éparément. L'ordinateur de l'un, la télévisionde l'autre, le jeu vidéo du troisième, etc. Ces différents univers, idéalement, ne devraient pas se gêner.

Et ce d'autant plus que ces activités consomment pratiquement toutes du silence. Voilà pourquoi la demande d'espace privatif n'a jamais été aussi grande : la famille moderne a tué le loft. Ce rêve de garçon célibataire aurait pu survivre au couple ; l'enfant lui a porté un coup fatal.

La maison relationnelle, c'est aussi une maison ouverte sur le monde. Au sens propre comme au sens figuré, elle n'est pas là pour couper les individus de l'extérieur. Elle doit leur permettre d'être reliés à lui par les moyens de communication moderne (Téléphone, Internet, Satellite, etc.), et elle-même doit se
trouver en relation avec le monde du dehors dont elle doit énéficier de l'air et de la lumière, mais aussi être accessible aux autres, permettre à ses habitants de les rejoindre, au lieu de se trouver perdue dans la nature. Tout juste ce monde extérieur doit-il lui arriver filtré.